Messagepar La Taupe » 04 déc. 2013, 15:13
Salut GJM, merci pour ton message. beaucoup de voyages en ce moment et je perds un peu le fil du forum d'où ma réponse tardive.
J'ai en effet appris le décès de Philippe, le "découvreur" du Monoplace et Vintagiste Français de la première heure, avec Potherat, Pozzoli, Bodin, Mocquart etc...
Son temperament geigneur et pugnace lui a couté très cher en amities mais ce n'était pas un mauvais bougre, loin de là. Il suffisait de le remettre à sa place avec un peu d'humour pour qu'il s'adoucisse et devienne un type interessant.
Pour ce qui est de l'artiste, il était prof de déssin dans un grand lycée parisien où il se morfondait à tenter d'enseigner les rudiments de la peinture à des mômes qui voyaient son cours comme une recreation et ne pensaient qu'à faire des conneries avec les tubes de gouache et les brosses. Tout cela n'ameliorait en rien son caractère de cochon. Pour se remonter le moral, il se payait tous les ans des vacances en Ecosse où il enmenait son calepin et sa boite d'aquarelles. Là, l'artiste, aidé par le pur malt qu'il affectionnait genereusement, sortait enfin de l'armure dans laquelle il se débattait toute l'année et il produisait les plus beaux paysages que j'ai jamais vu avec un coup de patte exceptionnel soutenu par une technique irreprochable. Dans l'entrechambre de son appartement Hausmanien il gardait toutes les huiles qu'il avait produit, en particulier avec le theme de l'automobile. Quelques unes étaient suoerbes et de mon gout, il était moins traditionaliste et meme un peu aventureux. Bien entendu, son caractère l'empêchait d'tablir une relation cordiale avec les galleries et il est donc reste dans l'ombre dans son lycée mais son talent méritait mieux.
Son pêcher mignon, qui me le rendait séduisant, était la bouffe et le pinard. Il ne faisait pas dans la dentelle mais plutôt dans la cuisine campagnarde solide et nourrissante : Boeuf Mironton, Tripes à la Mode de Caen, Pot au feu et Coq au Vin le tout accompagné par une cave aux noms chantants et enjoleurs. Tu ressortais de chez lui rassasié, saoul et la tête pleine d'anecdotes d'autos d'un autre temps. Et pour cela, on le regrettera.
La Taupe