Messagepar BJHUIT » 16 nov. 2010, 18:39
On parlait de E type hier. Ca me rappelle la première fois ou je suis monté dans une type E, j’avais seize ans. Je séchais les cours à Lakanal deux après midi par semaine, (d’ailleurs ils se sont passés de mes services assez rapidement) et je faisais le coursier en mob. pour un marchand de moto et de 50cc à Antony. Il vendait des Flash, des Itom, des Flandria des vap Moneret , les premières Suzuki en 50cc et Honda 4 temps. Ce commerçant s’appelait Robo et son business marchait fort. Il s’était offert une type E toute neuve. Comme il m’aimait bien, il me propose un jour d’aller avec lui chercher des pièces du côté d’Etampes avec la Jag.
Chauffage de la bête pendant une vingtaine de kilomètres, température ok, pression d’huile très bien, tout est parfait dans la salle des machines, donc pour l’instant Je suis relaxe et on enquille la nationale 20 « tranquillement »… à 140, il passait son temps à doubler, clignotant bloqué à gauche. Il faut dire qu’à l’époque, l’excès de vitesse c’était pas le souci majeur des proprios de ce genre de voiture. Il y avait sur le tableau de bord côté passager un petite plaque en laiton ou était écrit en anglais, « ne pas ouvrir la fenêtre au dessus de 120 mph ».humour british certainement. Pas rassurant quand même. Arrivé vers Etrechy, ce que je redoutais est arrivé sous la forme d’une chose rouge qui nous double méchamment; klaxon 5 tons qui joue la Cucaracha comme dans les films (j’ai su plus tard que c’était une Maserati 3500gt Vignale). La, j’ai senti qu’il allait se passer quelque chose. Ouverture imminente des hostilités , on allait faire parler la poudre et il allait voir ce qu’il allait voir le rital, on lui colle au train et pendant ce temps, mon pilote m’expliquait la technique de l’aspiration pour doubler plus vite, c’était pas le genre à se faire larguer par une italienne, mon avenir me semblait de plus en plus incertain .
On aurait dû tourner à droite depuis longtemps pour aller chercher nos bricoles, mais l’objectif initial s’était subitement modifié. On passe Artenay , on fait des pointes à 180 190 toujours avec l’italienne dans le sillage. Et une type E à ces vitesses c’est quelque chose.
Deux motards de la police avec leurs Terrot bullaient au bord de la route, mais personne n’a ralenti pour autant. Ils ont quand même fait un signe du plat de la main, l’air de dire que ce serait sympa de ralentir un peu, d’apaiser les ardeurs, bref , ils s’en foutaient. Une autre époque.
Heureusement que ça consomme ces engins, et que la Maserati un peu avant Orléans avait besoin de gazoline, sinon on allait jusqu’à Montauban. en moins de 4 heures.
Mon chauffeur était quand même le roi de la mauvaise foi, sur le chemin du retour il me sort « tu vois , quand tu as ce genre de bagnole, il y a toujours un connard qui veut faire la course »