Retour des Charentes avant confinement et oisiveté totale!

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KBIO
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Retour des Charentes avant confinement et oisiveté totale!

Messagepar KBIO » 25 mars 2020, 18:37

Hello!
KBIO, féru des coutumes locales de notre beau pays et désirant se lancer dans une folle aventure , je m’informai auprès de l’IGN des moyens qu’il me fallait mettre en œuvre pour atteindre un charmant petit village Charentais, dans l’Ouest/Sud/Ouest de la France et dont j’avais entendu le plus grand bien. Tonnay-Charente pour ne pas le citer.
Rien d’insurmontable dans ce périple, somme toute classique pour une région d’ostrogoths en voie de développement.
La piste vers le Sud ne présenta pas de difficulté particulière et après avoir traversé de grandes plaines désolées, dédiées à la culture du maïs d’un semencier célèbre qui profite sans vergogne de l’ingénuité du bon peuple du tiers monde, je m’enfonçais dans un grand marais.
Puis , avant La Rochelle, je bouchonnais pendant des heures pour passer le seul feu tricolore que la civilisation occidentale à érigé comme un  symbole de sa  technologie avancée.
Enfin, j’arrivais, tout heureux , dans cette  fameuse et séduisante bourgade de Tonnay- Charente, but de ma lointaine expédition et où, je devais retrouver mes amis.
Comme chacun sait, l’affabilité de ces habitants est réputée de par le monde, exception faite du cantonnier chef qui lui, se définit comme “irascible”!  (allez savoir pourquoi?). 
Bien installé et amateur de changement, je me complaisais à regarder vivre ces braves authigènes, quand mon attention fut attirée par deux membres de la communauté dont le comportement me semblait pour le moins insolite.
En effet, malgré la période hiémale et brumeuse , se démenaient, deux de ces braves indigènes recouverts de leurs oripeaux traditionnels: un ersatz de casquette boueuse, genre de coiffe Afghane usagée,  une imitation de blouse Mt St Michel et un vieux pantalon de velours côtelé dont l’entrejambe élimé, laissait deviner les affligeantes conséquences d’une trop forte consommation de ces légendaires féculents qui font la célébrité de cette belle région reculée. 
Bizarrement, l’un d’eux s’échinait à creuser des trous dans le trottoir quand son acolyte les rebouchait immédiatement derrière.
J’ai été confronté à beaucoup de situations surprenantes dans ma vie,  mais dans ce cas précis j’étais vraiment intrigué par un tel comportement; j’avais beau observer et me creuser les méninges, je ne comprenais pas.
La tache était rude , l’effort était beau, j’étais subjugué!
Ils mettaient tant d’ardeur dans cette activité, que je n’ai pas pu m’empêcher de m’approcher,  avec toutes les précautions d’usage, et la circonspection dont on doit faire preuve dans les premiers  contact d’autochtones qui n’ont encore qu’une vague idée de la civilisation de ses conséquences et d'une crainte bien légitime.
Retenant mon souffle et armé du courage du missionnaire jésuite en mission, ignorant la prégnante exhalaison sui-generis qui se dégageait de ces travailleurs de force, j’apostrophai très courtoisement l’un d’entre eux et je lui fis part de ma curiosité, autant que de mon étonnement  concernant la finalité de ces trous rebouchés illico??
En énonçant ma question, je compris tout de suite, à la réaction inquiète qui caractérise le Charentais commun, que je devais peut être prendre  plus de précautions et la formuler autrement.
La vacuité du regard , tout de même plus vif que celui d’Ariele Dombasle en mode “pause” , caractéristique du primate vernaculaire,  le bégaiement , typiquement ponctué d’un pet gras et sonore,  l’effort creusant le profond sillon frontal , signe d’une intense réflexion intellectuelle, m’incitait à penser que l’homme se livrait à une fabuleuse concentration mentale et que cela pourrait provoquer un AVC que je me serais reproché toute ma vie. 
L’explosion d’un cerveau dans ces contrées sauvages, étant assimilé à l’extinction d’une espèce rare !
Je ne voulais surtout pas embarrasser l’indigène , ni être ennuyé avec la Faculté des Sciences.
Fortuitement débarrassé de cette surpression intestinale qui  lui soulagea conjointement  le cerveau, le brave homme sourit. Prouesse idiopathique et promesse d’une lente évolution en place, il me donna malgré tout la réponse à ma question.
Le problème dit-il de son accent du terroir profond et de son haleine fleurant bon la décantation d’un fond de cuve oublié par les Allemands,...
-“ Nôt fef , Arnest  hadi de’fé inçi!.........................”
Heureusement, mes nombreux voyages de par le monde, m’ont permis d’acquérir une certaine facilité dans l’interprétation des langues originelles, et cela me permet de vous traduire simultanément, en intégral et en direct le sabir confondant de cet innocent hominidé provincial .
J’ai toujours été confondu de la facilité avec laquelle un gardien de chèvres de Tombouctou ou de Ouagadougou, maniait mieux la langue de Molière qu’un provincial  lambda de nos régions accessibles par la route! 
Comme quoi, les enseignants de la république ont eu plus de mérite à faire rentrer la culture dans cette partie du territoire, qu’au fin fond de l’Afrique subsaharienne!
Bast! Passons!
Il disait donc:
-“Notre chef “Ernest”, (quel drôle de nom, “m’apartai-je”= nouveau verbe que je t’offre généreusement!) , nous a demandé de procéder de la sorte.
Logiquement, nous avons un collaborateur: “Labeigne” qui travaille (celui-là est français mais mal à propos!) de concert avec notre équipe, mais malade à cause d’un excès de triploïdes de Marennes avariées et trop arrosées de pineau vert,  il ne peut pas s’éloigner de son lieu d’aisance habituel!”
-”Et alors?” lui repartais-je (encore un cadeau!) derechef , pendant que la machine était chaude et avant qu’elle ne s’emballe!
-“Et ben! Normalement, c’est lui qui tient l’arbre pendant qu’on rebouche, mais comme il est pas là, et ben on fait comme si il était là!”
   Gestion parfaite de la main d’œuvre, et ratiocination subtile et implacable!  
Il sont tout de même très forts ces Charentais!      
Je ne regrette pas mon voyage et je reviens avec des tas d’histoires qui amuseront les générations qui suivent.  

Bien évidemment, toute ressemblance avec quelques unes de vos relations serait tout à fait fortuite, accidentelle et absolument indépendante de ma volonté.
Modifié en dernier par KBIO le 26 mars 2020, 12:54, modifié 2 fois.
Dit aussi "Garcimore", parce que si vous saviez!!!

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Re: Retour des Charenes avant confinement et oisiveté totale!

Messagepar 1429michel » 25 mars 2020, 19:15

Si l'histoire est vraie, elle est ben belle!
Si elle ne l'ai pas, elle est pitoyable..
:shock: :shock:
:lol: .

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Re: Retour des Charenes avant confinement et oisiveté totale!

Messagepar LOU01 » 25 mars 2020, 20:16

KBIO a écrit :...La vacuité du regard , tout de même plus vif que celui d’Ariele Dombasle en mode “pause” …

Ah, mais je reste sans voix, je dois avouer que le texte a le mérite d'obliger le lecteur à ouvrir le dictionnaire à moult reprises pour tout comprendre !
Mais la phrase ci-dessus m'a fait éclater de rire... :lol:
Mais je connaissais l'histoire, mais pas avec les mêmes acteurs.
Pas trop difficile le confinement ?
LOU01


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