Ça n'arrive pas qu'aux autres!!

[KBIO]

Hello!
En Bretagne, à cette saison , comme chacun le sait : il pleut ! Souvent ! Et pas que par intermittence !
L'ondée alternant avec l'éclaircie ! Le temps est aléatoire  sinon incertain entre les nuages!
Et quand ça commence, il vaut mieux attendre que ça s'arrête si on a le privilège de piloter une Morgan.
Pas prendre de risque avec une visibilité quasi nulle !
Les phares d'en face, les panneaux réfléchissant (s) plus qu'un député qui marche de travers , les camions qui éclaboussent, les flaques d'eau sur la route et sans aucun marquage rend la conduite d'autant plus dangereuse la nuit qu'on est bas dans nos bolides.
J'évite de rouler dans ces conditions mais parfois moi aussi je me fais prendre au piège .
Les routes sont tellement mal entretenues que l'autre soir en rentrant, ma femme qui ne voit pas trop bien la nuit me faisait remarquer que le revêtement de celle sur laquelle nous roulions était vraiment très mauvais !
Je ne voulais pas la contrarier mais ça faisait tout de même un moment qu'on roulait dans des champ de maïs fraichement fauchés !:-)
Conseil d'ami : ne contrarie jamais ta femme quand elle conduit (et même quand elle ne conduit pas! Attends qu'elle change d'avis, ça va plus vite !

Faut dire qu'à cette période, chez nous, l'ensilage se termine, les labours commencent et les remorques de la Timac (citernes à lisier) soulagent généreusement leurs flancs nauséabonds et alourdis des excédents de l'élevage intensif, et ceci autant dans les champs que sur la route.
Et il arrive même un moment où il vaut mieux rouler dans les champs que sur la route. En effet, il y a plus de nids de poules remplis de merde sur nos petites routes que dans des champs bien nets.
La Bretagne a ses saisons !

Donc ce soir là, comme chaque pilote de Morgan raisonnable et se trouvant dans cette situation, prudent , je retrouve les copains au boui-boui habituel et risquant le « tennis elbow » au bar, j’attends que les cieux se soient calmés avant de reprendre le volant. Les essuie-glaces de nos bécanes devenant des étale-merdes redoutables et à l’efficacité des plus précaires .

Par conséquent , jabotant avec des amis de la Royale Cambouis, arrosant et vaticinant sur les derniers exploits d’un gouvernement dont nous n’avons plus les moyens de pardonner les bourdes, je n'ai pas vu passer l'heure et je suis subséquemment resté bien tard au comptoir avant de rentrer chez moi.
Manifestement le futur de notre déficit commercial me déshydratant au plus haut point.
Vers 23h00, le ciel se dégage , je décide d'aller récupérer ma Morgan que je range sous le viaduc de la Rance a une centaine de mètres de l'estaminet, et où je sais qu'il y a toujours de la place et pas de lézard.
Pour cela il me faut longer le canal dans l'obscurité.

Quand , due à la pression hydrostatique ainsi qu'au volume de bière et de la température interne , me prend soudain une envie de pisser que je ne peux plus contenir. Je me tourne donc derechef, du coté d'un sympathique bosquet ,qui dans la pénombre me permet de me soulager béatement et dans la discrétion la plus totale.

Oui, mais voila!
 Au moment ou j'ai l'appareillage à l'air, passe un couple qui n'avait rien a branler à cette heure tardive où seuls les chats et moi sommes en maraude. Je me pousse donc un peu plus dans les branches et là….!!!! Je glisse dans une merde de chien et me je me prends toute la bijouterie que m'ont légué des générations, et dont on n'est pas peu fier dans la famille compte tenu de l'état du matériel , de son bon fonctionnement, et , qui font les dames se pâmer devant ce priapisme flamboyant et congénital. Seulement, ce que je pensais être un inoffensif buisson s'avère être un roncier agressif , aussi teigneux qu’une employée des impôts , encéphalito-spongeo-teigneuse chronique qui boit l'eau des pâtes, et qui refuse tout net le dialogue et la restitution de mes falbalas.
La commune est bien négligente.
Sur ce, stupéfait, je hurle de douleur (imagine Jupiter en fin de meeting électoral!!) tout en essayant de m'extirper de cette merde et, j'affole le couple qui se retourne se demandant ce qui pouvait bien m'arriver. Sur le coup, ils ont du penser que je me faisais faire une gâterie par une Africaine aux dents limées en pointe et que je ne voulais pas lui donner son du, ou autres pensées fécondes et lubriques dont le "vulgum pecus" est friand.
Toujours est-il que plus je me démenais pour sortir de cet inextricable imbroglio, et plus je me plantais des épines là ou ça fait mal. Je ne devrais pas employer le mot "inextricable". C'est la partie "ex-tricable" qui me gène. J'eu une pensée éclair pour la couronne d'épines du Christ qui lui n'a jamais baissé les bras.
Bon je hurle encore plus fort et ces braves gens toujours aussi prompts à porter secours qu'ils ont la curiosité malsaine décident tout de même de me venir en aide.
Comme de bien entendu, cet endroit calme d'habitude se met à attirer le chaland insomniaque et curieux de savoir ce qui se passe dans ces buissons ; et mu par un goût salace et dépravé s'attend à voir quelque excitante situation qui les changera de ces séries débiles à la télé . Subitement, il y a au moins 30 personnes autour de moi qui jugent, jaugent, et commentent la situation de cet original quidam qui se pelote la quincaillerie dans les ronces.
Braves gens! On n'imagine pas la faune qui rode dans la pénombre!!
Ils font , malgré tout, tout leur possible pour m’ôter les épines qui me retiennent prisonnier, et essayent de me libérer malgré la douleur. Y'en a mème un qui me propose une Tourtel.
Connard !
Et pendant que madame me soulage un grelot, un Monsieur s'essaye à m' extirper une écharde de l'autre.
Finalement, j'ai 4 personnes attablées devant mon service trois pièces , qui n'arrivent pas à me libérer ,et je dirais même qui m'emmêlent le tout en une pelote de douleur et de sang.
N'ayant toujours pas pisser compte tenu de la contrariété soudaine et inopinée (encore un terme mal choisi) de la situation, je ne peux plus me retenir et je me soulage dans leur mains salvatrices. La chaleur du fluide faisant naître en eux un bouquet de reproches, d’injures et de dégoût que la décence et la bonne tenue de ce Forum, ne me permet pas de répéter ici.
Pissant le sang et saignant la pisse, les braies sur les chevilles et mes tristes fesses gelées , les pompiers arrivent suivis de la gendarmerie, de la police municipale et .....Du correspondant de Ouest France.
Faisant preuve d'un sang froid redoutable, un pompier costumé surgit du fourgon avec une grosse cisaille et crie:
-"On coupe".
N.de Dieu. Je me vide de mon sang d'un coup et une glaciale sueur me dégouline le long du dos. Je me vois déjà avec un clitoris , comme les oreilles du Prince Charles, en place de ma fière turgescence, héritage génétique dont je me flatte; et parlant comme un castrat Indien opéré des amygdales!
En fait le pompier , ce brave homme, vous l'aurez compris, taille et retaille dans les ronces et me sort enfin de cette délicate position , il me fourgue dans le fourgon, me laissant un bouquet piquant sous la ceinture qui fait penser à un taliban accroché à mon intimité.
Pendant ce temps, ce con de photographe me mitraille de son flash sous toutes les coutures.
Finalement, on me transporte à l’hôpital, sirènes hurlantes et on me brancarde au service des urgences.
Braves gens !
Presque heureux, je chantonne:" Je vous ai apporté mes bonbons. Qui sont pas présentables,...".
Là, le docteur et son infirmière (bien roulée la garce) m'auscultent d'un air mi sérieux, mi hilare et me pronostiquent une longue souffrance pour m’ôter ces dards vicieux qui me constellent le bas fond du dos dodu du dindon.
D'abord, ils rasent ce qu'ils peuvent. Si bien que je ressemble à un jeune pubère avec de la charpie sanguinolente entre les jambes. Ensuite, l’infirmière m'applique un gel anesthésiant sur l'os à moelle qui m'ôte toute velléité de fanfaronnade face à son appétissant décolleté, et cela malgré la délicatesse de ses caresses.
-"Ah, madame, pourquoi dois-je me mutiler pour enfin profiter de vos douceurs"? Elle ne rit pas et après m'avoir bien massé le scrotum de son gel, elle m'immisce un doigt effilé et froid avec un rictus sadique et sournois. Fermer! Y'a plus rien à voir! Un Findus dans l’anus met un terme à nos relations furtives qui se refroidissent d’o(ri)ffice!
Le produit, glacial, opère et me refroidit tellement les valseuses que compte tenu de ce que j'ai laissé dans les ronces et de la rétractation des chairs , il ne doit pas rester beaucoup de place pour opérer.
Bref, a force de pince à épiler et de fil à coudre, je me retrouve après une heure de lamentations avec un beau pansement tout blanc, scotché jusqu'à la pastille. Une larme de reconnaissance ponctuant mes plus sincères remerciements, me coule le long des joues. Je sors mon mouchoir pour me l'essuyer délicatement et m'aperçois un peu tard que c'est une petite culotte rouge.
Et toujours ce connard de photographe qui a réussi à s'infiltrer et me reprend en photos.
Enfin, je peux rentrer chez moi. Il est 4H00 du matin. J'ai beau ne pas faire de bruit, ma femme est debout et son regard de reproche ne laisse rien présager de bon.
Oulala, non !!
Et c'est parti. 
-"Oû étais-tu"? "Et avec qui d'abord?" "Tu as vu dans quel état tu es?"etc, etc.
Je capitule et baisse mon pantalon en signe de reddition lui montrant ma blessure et espérant un peu de compassion en cette fin de nuit difficile.
Mon cul!
La harpie m’insulte, s’énerve, crie, vitupère et me décrit toutes les situations de stupre et de luxure que je n’aurais jamais pu imaginé, puis fatiguée se calme devant mon impuissance à lui expliquer une probable émasculation qu'elle redoute déjà.
La ou ça s'est mal passé, c'est quand j'ai commencé ma phrase en lui disant : "C'est le roncier,..."!
Elle en remet une couche en s'imaginant que j'ai viré ma cuti et suis devenu homosexuel. Et sado-maso de surcroît.
"Qui c'est ce Le Roncier? Je me doutais bien que tu avais des goûts bizarres. Quand on a une mère comme la tienne, etc, etc,...."Ma pauvre mère n'ayant rien à voir dans ce que la nature et elle m'ont légué, elle a toujours été à son corps défendant le prétexte à bien des scènes de ménage.
Las, je réussis à me coucher et sombre dans un sommeil salvateur qui seul pourra soulager le feu qui me brûle le bignou .
Attends, reste-là, c'est pas fini. 
Tu vas voir.
Le lendemain matin, je me lève pour pisser le reste de bière qui me dilate encore la vessie et je pisse des lames de rasoir grosses comme des hallebardes. Une malsaine sueur me mouillant le front, je trempe mon pansement. Essaye de pisser proprement au travers d"une moufle et tu comprendras.
C'est plus tard en allant chercher le pain, que je trouve une attitude bizarre aux gens. Les vieilles rasent les murs et les mecs me regardent de travers.
Mettant cet état de fait sur ma pauvre condition physique et ma démarche je n'y prête plus attention.
Quand soudain en arrivant devant la maison de la presse, je me vois sur le présentoir qui achale le chaland sur le trottoir. En 1 mètre sur 0,80 le visage crispé de douleur, le pantalon sur les chevilles et 3 personnes qui s'affairent sur ma petite affaire dans une position qui prête à confusion.
Pour la morale, ils m'avaient quand même masqué la raie d'un bandeau noir.
Le titre, c'était : " Notre photographe prend le satire du canal sur le fait ». 
L'enfoiré m'a pris par derrière sans me demander mon avis, et voilà comment je suis devenu célèbre en ville.
Moi. Les pantalons baissés en train de m'enfiler un roncier, et les fesses barrées d'un trait noir. Je n'aurais pas eu plus honte dans le Loft.

Allez, c’est guéri, et tout fonctionne à merveille ! Je peux rouler !!:

[LOU01]

Excellente histoire, j'en ris encore... ….
D'autant plus que le récit est digne d'un grand auteur, façon Audiard, ou moins célèbre mais plus proche de nous, façon Lebeka... ….

[Le Canut]

Ben diou, les soirées sont drôllement animées, en Bretagne

[LOU01]

Ben diou, les soirées sont drôllement animées, en Bretagne

C'est le quartier qui veut ça, par chez nous, c'est beaucoup plus tranquille, on met des bougies aux fenêtres le soir du 8 décembre, c'est pas pareil... ...quinze jours auparavant, on picole un peu de Beaujolais, et pis c'est tout, tranquille quoi…. ...

[CorsaRed]

La vie de province a l'air d'être pleine de rebondissements !

[LOU01]

La vie de province a l'air d'être pleine de rebondissements !

Tu,..tu m'étonnes, à côté Pigalle by night ferait penser à une procession patronale...chaud, très chaud la province... ...