Gentleman driver
Posté : 30 août 2016, 13:05
Dimanche matin, départ en Morgan avec malle sur le porte-bagage et copine avenante sur le siège du passager pour parcourir les 360 km qui me séparent de Saint-Vallier, où m'attendent Ghislaine et Georges Bobin, pour la révision annuelle de mon 4/4 et le contrôle technique, dont la validité expire le jour-même.
Soudain, à 48 km de chez moi, sous un beau soleil, sur la quatre voies, dans une forte odeur d'essence, la voiture perd rapidement de la puissance et s'arrête fort mal à propos au bout d'une bretelle d'accès. Dans le rétro, je vois une longue traînée de carburant. Warnings, triangle de pré-signalisation. La buse en mécanique que je suis n'est pas très fière au bord de la route, dans le flot ininterrompu de la circulation. Seule solution pour moi : l'assistance proposée par l'assurance.
L'opératrice m'annonce que je n'ai pas droit à ce service, pour lequel il faut être à... 50 km au moins de son domicile. Elle me donne néanmoins le numéro d'un dépanneur d'astreinte dans le secteur, qui m'annonce qu'il sera sur place dans une bonne demi-heure et qu'il faudra que je m'attende à des frais, n'étant pas couvert par l'assurance. (Je rappelle qu'en outre, nous sommes un dimanche). Pas le choix, je lui donne mes coordonnées GPS, en imaginant la note salée qui m'attend, le rendez-vous manqué avec G. Bobin qui a accepté de me recevoir un dimanche, le contrôle technique expiré... lorsqu'une petite voiture s'arrête juste devant mon triangle de pré-signalisation, sur la voie d'accès, devant la flaque d'essence. Je dis au gars que c'est gentil de s'être arrêté, mais que j'attends un dépanneur. Il me dit qu'il s'y connaît en mécanique, me demande un chiffon, s'agenouille à l'arrière de la voiture, s'affaire un peu et me demande de remettre le moteur en route. Après quelques ratés, le Zetec tourne à nouveau comme une horloge ! En fait, c'était un raccord de durite de réservoir à clipser qui s'était défait et qui était sans doute à l'origine des odeurs d'essence intermittentes dont je vous avais parlé sur ce forum et qui à l'époque, m'avaient valu quelques railleries.
Ma copine rappelle le dépanneur, qui par chance n'était pas encore parti, pour le décommander. Mon horizon s'éclaire sérieusement. Le jeune homme qui m'a prêté assistance me dit que la réparation devrait tenir, mais vu le trajet qu'il me reste à faire, préférerait s'en assurer en surélevant la voiture. Il me propose donc de le suivre jusqu'à son domicile, à une quinzaine de kilomètres de là, où, me dit-il, il dispose de tout le matériel nécessaire. Je lui dis que je ne veux pas abuser de sa gentillesse; mais il insiste en me disant que c'est plus sûr si je veux arriver à bon port. Je le suis donc jusqu'à sa maison dans un joli village du Sundgau.
Dans son garage, aussi nickel qu'une salle d'opération, une magnifique TR2 blanche, en état de concours, restaurée par ses soins, et, un peu plus loin, un chassis nu d'Austin-Healey 100, qu'il se donne deux à trois ans pour reconstruire entièrement. Pendant que je m'extasie devant le bolide, il met le Morgan sur un cric roulant et consolide astucieusement la réparation. Il refuse catégoriquement tout dédommagement et lorsque je lui demande ses coordonnées, m'interdit formellement de lui faire parvenir les bouteilles que je souhaitais lui envoyer. Un vrai gentleman, auquel je dois une très fière chandelle...
Soudain, à 48 km de chez moi, sous un beau soleil, sur la quatre voies, dans une forte odeur d'essence, la voiture perd rapidement de la puissance et s'arrête fort mal à propos au bout d'une bretelle d'accès. Dans le rétro, je vois une longue traînée de carburant. Warnings, triangle de pré-signalisation. La buse en mécanique que je suis n'est pas très fière au bord de la route, dans le flot ininterrompu de la circulation. Seule solution pour moi : l'assistance proposée par l'assurance.
L'opératrice m'annonce que je n'ai pas droit à ce service, pour lequel il faut être à... 50 km au moins de son domicile. Elle me donne néanmoins le numéro d'un dépanneur d'astreinte dans le secteur, qui m'annonce qu'il sera sur place dans une bonne demi-heure et qu'il faudra que je m'attende à des frais, n'étant pas couvert par l'assurance. (Je rappelle qu'en outre, nous sommes un dimanche). Pas le choix, je lui donne mes coordonnées GPS, en imaginant la note salée qui m'attend, le rendez-vous manqué avec G. Bobin qui a accepté de me recevoir un dimanche, le contrôle technique expiré... lorsqu'une petite voiture s'arrête juste devant mon triangle de pré-signalisation, sur la voie d'accès, devant la flaque d'essence. Je dis au gars que c'est gentil de s'être arrêté, mais que j'attends un dépanneur. Il me dit qu'il s'y connaît en mécanique, me demande un chiffon, s'agenouille à l'arrière de la voiture, s'affaire un peu et me demande de remettre le moteur en route. Après quelques ratés, le Zetec tourne à nouveau comme une horloge ! En fait, c'était un raccord de durite de réservoir à clipser qui s'était défait et qui était sans doute à l'origine des odeurs d'essence intermittentes dont je vous avais parlé sur ce forum et qui à l'époque, m'avaient valu quelques railleries.
Ma copine rappelle le dépanneur, qui par chance n'était pas encore parti, pour le décommander. Mon horizon s'éclaire sérieusement. Le jeune homme qui m'a prêté assistance me dit que la réparation devrait tenir, mais vu le trajet qu'il me reste à faire, préférerait s'en assurer en surélevant la voiture. Il me propose donc de le suivre jusqu'à son domicile, à une quinzaine de kilomètres de là, où, me dit-il, il dispose de tout le matériel nécessaire. Je lui dis que je ne veux pas abuser de sa gentillesse; mais il insiste en me disant que c'est plus sûr si je veux arriver à bon port. Je le suis donc jusqu'à sa maison dans un joli village du Sundgau.
Dans son garage, aussi nickel qu'une salle d'opération, une magnifique TR2 blanche, en état de concours, restaurée par ses soins, et, un peu plus loin, un chassis nu d'Austin-Healey 100, qu'il se donne deux à trois ans pour reconstruire entièrement. Pendant que je m'extasie devant le bolide, il met le Morgan sur un cric roulant et consolide astucieusement la réparation. Il refuse catégoriquement tout dédommagement et lorsque je lui demande ses coordonnées, m'interdit formellement de lui faire parvenir les bouteilles que je souhaitais lui envoyer. Un vrai gentleman, auquel je dois une très fière chandelle...
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Je ne l'avais pas vu ! Mais ma prochaine tournée sera pour lui; il l'a bien méritée.