Le Bar des Morgan, depuis 2010

Suite des opérations.
le petit groupe Facbook sur les FN est très actif et ses membres font preuve d'une véritable entraide.
C'est ainsi que j'ai pu trouver un axe de pompe à huile en bon état. Remarquez la différence d'usure de la came.


Le démontage se poursuit avec le démontage du volant moteur, du kick, commande de levier de vitesse, extraction du moteur du cadre et déculassage:
à priori l'intérieur du cylindre est plutôt propre, et la calamine pas excessivement présente:



Un bon décalaminage et un déglaçage devraient suffir.
On continue le démontage avec le cylindre puis le carter supérieur ce qui permet d'accéder à l'équipage mobile; et là plusieurs constats s'imposent.
Au jeu de la bague du vilebrequin coté volant moteur, s'ajoute celui de la bague coté embrayage, pas vraiment surprenant ,mais aussi un jeu important au niveau de l'axe du piston et de la tête de bielle sur le maneton du vilebrequin.

Si le piston semble être dans un état correct, l'examen des segments montre que le segment racleur est cassé sur un bon centimètre.

Puisque nous en sommes aux mauvaises nouvelles, une fois démontée la soupape d'échappement montre un état de surface de tige pas vraiment engageant.
De toute façon les guides de soupapes sont à changer compte tenu du jeu des tiges de soupapes à l'intérieur de ceux-ci.

A coté de ce que j'ai pu démonter comme moto des "Avantguerre" l'état parait plus que correct et plutot "propre" notamment coté calamine ; a t elle été reprise coté moteur ????.

Il ne faut pas oublier que ces motos étaient surtout des utilitaires qui ont eu une vie plus que rude et trés longue .

Serait il idiot de supposer/imaginer que le moteur ai pu tourner sans huile avec pour conséquences les ruptures de pièces et les jeux constatés

Merci pour cet échange et photos !!!

Cordialement

L'historique que j'ai se limite au propriétaire précédent qui a acheté cette moto à la bourse d'Uzerche il y a 20 ans et l'a stockée dans un hangar rempli de moto durant tout ce temps, il a fait une remise en route pour la vendre (l'huile était neuve, les pneus aussi).
Après on peut tout supposer, elle a peut-être fait l'objet d'un décalminage avant d'être arrêtée suite à la casse de la pompe à huile.
Il paraît que sur ces machines, le manque d'huile provoque une perte importante de puissance, et en général les axes de pistons et les bielles n'aiment pas non plus.
Comme tu le dis, ces motos étaient des utilitaires, donc corvéables à merci et ne faisant pas l'objet d'un entretien rigoureux.
Il suffit de voir la quantité de terre qui s'est accumulée pour s'en persuader.
Il est fort possible que la goutte d'huile à mettre sur les queues de soupapes avant chaque démarrage n'est pas été appliquée très souvent.
Le manuel d'entretien préconise une vidange tous les 1000 km, mais comme il n'y a pas de compteur.....

Merci 4HP pour ce reportage. Quel travail ! Je dis là clairement RESPECt !

Si on récapitule les opérations à réaliser, il y a du travail à faire coté équipage mobile:
- les paliers de l'arbre du vilebrequin
- le jeu à la tête de bielle, qui résulte de l'usure des galets (après recherche la bielle n'est pas régulée)
- le jeu de l'axe du piston, la bague du pied de bielle est à refaire te l'axe et usé
- il faut trouver un segment racleur neuf et plus idéalement trouver un jeu de segments neuf.
- toujours idéalement trouver une soupape d'échappement neuve.
J'ai donc décidé de m'adresser à "Tous les Moteurs" atelier spécialisé dans la réfection de moteurs anciens afin de faire les bon choix, parallèlement à la recherche de pièces.
Sa préférence va vers un ensemble piston avec segments et axe neufs; j'ai trouvé un vendeur de pièces de FN sur LBC, je vais lui poser la question.
Le piston possède ce marquage, après recherche il indique le diamètre: 74.5 mm.


Coté boite de vitesse, si l'ensemble accuse logiquement de l'usure, rien ne semble devoir être remplacé, hormis les roulements qui ont du jeu.


Je profite que tout est démonté pour faire un bon nettoyage des carters, il y avait tellement de dépot que l'un des bouchons de vidange était totalement bouché.
Le carter inférieur porte les stigmates de sa vie antérieure, en 1930, seules les grandes routes étaient goudronnées , les autres voies étaient empierrées (route blanches) et la population Française était rurale à 80%.

Du pain sur la planche, en effet !
Trouve t on encore des pièces de rechange ?
Faut-il les faire fabriquer sur spec ?

Dans le cas des très anciennes, la problématique est différente qu'avec celles des années 50 ou 60.
Pas de concessionnaires spécialisés dans les pièces de modèles disparus, comme Melvyn Rutter ou Belmog.
Donc il reste le bouche à oreille ou internet pour retrouver des vieux stocks ou des pièces d'occasion comme pour la pompe à huile dans mon cas.
Pour le vilebrequin pas de secret, il faut rectifier les paliers, donc cote inférieure et refaire des bagues adaptées.

Passage chez "Tous les Moteurs" pour remise en état de l'embiellage.
Rectification des paliers, fabrication de coussinets bronze, fabrication d'une bague de pied de bielle adapté à l'axe du nouveau piston, réalésage du cylindre, installation d'un nouveau roulement sur le maneton.....l'embiellage va être en pension là-bas quelques temps.
Mais avec une telle déco ça ne peut être qu'une bonne boite.

et ce moteur Anzani qui attend de rejoindre le 3 roue Morgan qu'il propulse. Possiblement un Aero.

4HP a écrit :....Mais avec une telle déco ça ne peut être qu'une bonne boite...

Je pense également, bel endroit pour y voir de belles choses !

Je profite de l'attente de la réfection du vilebrequin pour m'attaquer à la partie cycle.
Mise de la béquille avant afin de pouvoir démonter la roue, en 1930 il fallait bien pouvoir soulever la roue avant afin de réparer les crevaisons plus nombreuses que de nos jours.

En démontant la roue je m'aperçois que la moto a reçu un compteur de vitesse comme en témoigne ce boitier réducteur.

Une fois la flasque du tambour enlevée, l'examen des garnitures de frein montre qu'elles ne sont pas au meilleur de leur forme, les rivets sont en contact avec le tambour, qui fort heureusement n'est pas attaqué.


Dernier constat, les roulements à rouleaux coniques qui supportent la roue sont largement dimensionnés, mais n'ont pas vu de graisse depuis un certain temps.

Merci 4HP pour ce reportage. Intéressant de voir comment ces motos étaient construites.
Trouve t on encore des pièces de rechange, par ex les garnitures de freins ou faut il adapter des modèles courants ?

On trouve des garnitures à vendre au mètre si l'on souhaite et même des rivets pour les fixer.
Compte tenu de l'épaisseur des garnitures (env. 4 mm), je vais m'adresser à un pro qui va les monter à la colle.
Il est possible de les coller à la maison, mais ça demande une cuisson au four, avec le risque que le gigot du dimanche ait un gout de colle.

On passe à la roue arrière:
Il est nécessaire de démonter le garde-boue arrière pour enlever la roue, ou plutôt de le faire basculer vers l'avant.
4 vis à démonter, là aussi tout est fait pour simplifier la vie du motard en cas de crevaison.

Le frein arrière a nettement plus souffert que le frein avant, preuve qu'à l'époque on freinait plus de l'arrière que de l'avant en moto.

A l'examen, je comprends mieux l'origine du jeu ressenti au niveau de la couronne, les silentblocs sensés amortir les à-coups sont hors d'usage.

Il ne reste plus qu'à en refabriquer


j'ai, pour sûr, acquis une moto "agricole", la terre accumulée est impressionnante, les années l'ont tellement durcie que le Karcher est quasi inopérant.
Grattoir et brosse métallique indispensables, lors de la remise en état cosmétique je démonterai jantes, moyeux et rayons pour décaper en profondeur et tout repeindre avant de remonter.

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4HP a écrit :On passe à la roue arrière:
Il est nécessaire de démonter le garde-boue arrière pour enlever la roue, ou plutôt de le faire basculer vers l'avant.
4 vis à démonter, là aussi tout est fait pour simplifier la vie du motard en cas de crevaison.
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Le frein arrière a nettement plus souffert que le frein avant, preuve qu'à l'époque on freinait plus de l'arrière que de l'avant en moto.
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A l'examen, je comprends mieux l'origine du jeu ressenti au niveau de la couronne, les silentblocs sensés amortir les à-coups sont hors d'usage.
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Il ne reste plus qu'à en refabriquer
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j'ai, pour sûr, acquis une moto "agricole", la terre accumulée est impressionnante, les années l'ont tellement durcie que le Karcher est quasi inopérant.
Grattoir et brosse métallique indispensables, lors de la remise en état cosmétique je démonterait jantes, moyeux et rayons pour décaper en profondeur et tout repeindre avant de remonter.
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Sacré chantier !
Tu vas pouvoir écrire un livre sur cette restauration aussi !

Retour des mâchoires de frein avec de nouvelles garnitures, ça a une bien meilleure allure.

Remontage des tambours de frein en prenant soin de graisser abondamment les roulements.

Et équilibrage statique, remarquez la haute technicité du dispositif