Au cours de cette balade, mon attention était parfois attiré par une sorte de clong se produisant de temps en temps côté gauche. Et lors d’un virage à gauche, le léger clong est devenu un gros clong. Ou peut-être un clang, je ne saurai être absolument catégorique en la circonstance. Quoi qu’il en soit, il était urgent de s’arrêter sans tarder et de voir ce quoi il retournait.
Et bien, rien. Tout était manifestement normal, aussi bien à l’avant qu’ l’AR, pour autant que l’on puisse voir sur le bord de la route en se glissant comme on peut sous l’auto. Bref, tous semble okay, incompréhensible, mais okay. Donc on repart, le pied léger et l’oreille aux aguets...
Et ce qui devait arriver est arrivé, le léger clong aléatoire est devenu soudainement un gros clooong, très sonore. Comme de juste, la route est étroite, sans bas côté, ni bien sûr pas la moindre place pour se parquer correctement. Repassage sous l’auto, RAS, comme 1/4 d’heure plus tôt. Vu le bruit entendu, il faut donc démonter pour y voir clair, par question de continuer comme cela, mais seulement après avoir trouvé une place « safe » pour ne pas rester sur la chaussée. Sauf que l’auto n’a rien voulu savoir, impossible de repartir, la ou les 2 roues gauches refusent obstinément de tourner !!!
Pas d’autre solution que de laisser la voiture sur place et de sortir les grands moyens, avec cric et trousse à outils, les copains faisant la police pour inciter un éventuel camping car de passage à repartir en marche arrière faute de pouvoir franchir l’obstacle créé par une Morgan en rade sur une route à voie quasiment unique….
RAS à l’avant d’où semblait venir le clong inquiétant, la roue tourne normalement, tout les éléments du train sont en bon état apparent et parfaitement fixés. Donc on passe à la roue AR. Et là, problème la roue est bloquée, impossible de la faire tourner, même en forçant.
Après dépose de la roue, puis du tambour, j’ai pu enfin vous la cause de tous les clongs entendus puis du blocage de la roue : un boulon était venu se coincer entre les garnitures et le tambour !!!!
Et ce boulon était l’un des 4 qui fixent la cage de roulement sur le pont. Cette cage est donc fixée par 4 boulons en 3/8° de pouce et écrous nylstop sur le pont, emprisonnant la flasque de tambour. Les 2 boulons du bas, en plus, bloquent, côté pont, le support d’amortisseur AR, le boulon AV subissant toutes les contraintes mécaniques. Morgan faisant bien les choses, la firme avait donc prévu 2 type de boulons : sur chaque roue, 2 boulons de 1 pouce 1/4 partiellement fileté pour supporter les contraintes mécaniques du support d’amortisseur et 2 boulons de 1 pouce, entièrement fileté pour la fixation de la cage de roulement. Parfaitement conçu. Saut que le monteur se l’auto était probablement distrait lorsqu’il a monté le pont AR de cette auto et il a inversé les boulons : les plus longs et partiellement fileté en haut, là où il n’y a pas d’effort de cisaillement et les plus courts et entièrement fileté en bas, de telle manière à ce que la baque nylon de l’écrou porte dans le vide… A gauche comme à droite, le montage était donc inversé….
Donc pour en revenir à mon problème, il est alors aisé d’imaginer ce qu’il s’est passé : au fil des kilomètres (combien, je n’en ai pas la moindre idée…), le nylstop a décidé d’aller vivre sa vie de son côté. Constant cette séparation de corps, le boulon a alors voulu voir du pays aussi, mais côté tambour. A force de reptations favorisées par les vibrations que l’on connaît sur nos autos, l’écrasement progressif des filetages, réduisant le diamètre du boulon et facilitant ainsi son déplacement, le boulon a pu enfin arriver dans le tambour et finir par se loger entre une garniture et le tambour lui-même, heureusement sans faire d’autres dégâts.
De l’autre côté, le support d’amortisseur n’étant plus tenu qu’à l’AR, il a fini par se déchirer au niveau de l’oeuillet AR. L'amortisseur n'était donc plus fixé au flasque de tambour et battait la chamade sur le port d"échappement au rythme des cahots.
Bref, en 1/2 heure une réparation de fortune a été faite et on a pu repartir dans de bonnes conditions finir notre journée. Avant un re-démontage le soir à notre lieu de séjour pour une remise en était plus sécure, c’est à dire réparation du support d’amortisseur et remplacement du boulon perdu.
Au total, plus de difficulté à trouver quelqu’un pour faire une soudure un samedi soir au milieu d’un pont de 3 jours dans une période de confinement que de faire la dépannage lui-même...
La voiture dans l'atelier de fortune
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Le support d'amortisseur et son boulon baladeur
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Après 3,000 Km, le dernier jour des vacances, une fois rentré à la base a été occupé à mettre la voiture sur cale pour démonter les 2 demi-trains pour refaire un support d'amortisseur et changer toute la visserie à droite et à gauche, en veillant bien à les mettre à la bonne place...